Docteur Ariel TOLEDANO
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BLOG

Pourquoi porter des bas de compression ?

5/11/2025

 

Comprendre leur rôle grâce à la physiologie veineuse

Nos jambes jouent un rôle essentiel dans la circulation sanguine. Chaque jour, le sang doit remonter de la cheville jusqu’au cœur, en luttant contre la gravité. Pour y arriver, notre corps dispose d’un système ingénieux dans les veines, celui des valvules (petites “portes anti-retour” qui empêchent le sang de redescendre) et surtout une pompe musculaire au niveau du mollet. Mais quand ce système se fatigue ou fonctionne mal, le sang stagne dans les jambes, c’est le cas quand on souffre d'une insuffisance veineuse superficielle. Les bas de compression sont alors un véritable allié pour soulager.

Comment fonctionne la circulation veineuse ?

Le sang veineux remonte grâce aux valvules, qui empêchent le reflux du sang vers le bas, mais aussi grâce à la contraction des muscles du mollet qui “chasse” le sang vers le cœur à chaque pas. La pression veineuse (la force exercée par le sang sur la paroi des veines) varie selon la position du corps.

Situation.          Pression veineuse à la cheville  (mm Hg).              Explication

Allongé.                         5–10                                                      Le sang circule facilement

Debout immobile.         80–90.                                                 Le poids de la colonne de sang
                                                                                                      augmente la pression.

En marchant.                20–30.                                              Les muscles du mollet chassent
                                                                                                  le sang vers le   haut 

Quand tout fonctionne bien, la marche fait baisser la pression veineuse, elle passe de 80-90 mm Hg debout à 20-30 mm Hg en marchant. 

Que se passe-t-il en cas d’insuffisance veineuse ?

Si les valvules ne se ferment plus correctement, le sang redescend vers le bas à chaque pas (reflux), les veines se dilatent, la pression reste trop élevée, même pendant la marche (souvent 60–80 mmHg au lieu de 20–30), apparaissent alors la symptomatologie de jambes lourdes, gonflement. C’est cette hyperpression veineuse chronique qui va endommager progressivement les tissus et favoriser l'apparition de modifications de l'aspect de la peau de la jambe. 

Le rôle des bas de compression

Les collants, bas ou chaussettes de compression exercent une pression extérieure dégressive. Elle est forte au niveau de la cheville, plus légère vers le haut de la jambe. Ce principe reproduit l’effet de la pompe musculaire et réduit la pression interne des veines.

​
Type de bas (classe)        Effet sur la pression debout
Sans bas.                                     80–90 mmHg
Classe I (léger).                           60–70 mmHg
Classe II (modéré).                      50–60 mmHg
Classe III (fort)                            40–50 mmHg

En conclusion 

Le niveau de la pression veineuse permet de mieux comprendre l’importance de porter régulièrement des bas de compression. L’objectif est d’éviter qu’une hyperpression ne s’installe durablement - ce qui se produit notamment en cas d’insuffisance veineuse superficielle. En effet, plus la pression veineuse est élevée, plus le risque de complications et d’aggravation de l’insuffisance veineuse augmente.
Le port de bas de compression constitue donc une aide précieuse pour réduire la pression veineuse et améliorer  le retour du sang vers le cœur.

 Pour en savoir plus: 
​

- 2025 SCAI Clinical Practice Guidelines for the Management of Chronic Venous Disease: This Statement Was Endorsed by the Society for Vascular Medicine (SVM).
Attaran RR, Edwards ML, Arena FJ, et al. Journal of the Society for Cardiovascular Angiography & Interventions. 2025;4(8):103729. doi:10.1016/j.jscai.2025.103729.

- Management of Venous Leg Ulcers: Clinical Practice Guidelines of the Society for Vascular Surgery ® and the American Venous Forum.
O'Donnell TF, Passman MA, Marston WA, et al. Journal of Vascular Surgery. 2014;60(2 Suppl):3S-59S. doi:10.1016/j.jvs.2014.04.049.

- Graduated Compression Stockings for the Initial Treatment of Varicose Veins in People Without Venous Ulceration.
Knight Nee Shingler SL, Robertson L, Stewart M. The Cochrane Database of Systematic Reviews. 2021;7:CD008819. doi:10.1002/14651858.CD008819.pub4.

- Compression for Preventing Recurrence of Venous Ulcers.
de Moraes Silva MA, Nelson A, Bell-Syer SE, Jesus-Silva SG, Miranda F.
The Cochrane Database of Systematic Reviews. 2024;3:CD002303. doi:10.1002/14651858.CD002303.

Les Médicaments veinotoniques : Une convergence France–États-Unis ?

18/8/2025

 

​En France, les médicaments veinotoniques (également appelés phlébotropes, phlébotoniques ou veinocatifs – VAD) occupent depuis longtemps une place importante dans la prise en charge des symptômes cliniques de l’insuffisance veineuse superficielle. Ils sont prescrits couramment en France et en Europe pour soulager des symptômes tels que les jambes lourdes, les impatiences, les gonflements, les œdèmes.  Aux États-Unis, l’approche a longtemps été différente. Les VAD ne sont pas enregistrés comme médicaments par la FDA, mais plutôt comme compléments alimentaires. Leur usage y était très limité. Toutefois, les dernières recommandations[1] de la Society for Vascular Surgery, de l’American Venous Forum et de l’American Vein and Lymphatic Society ont apporté un éclairage nouveau.  Une revue systématique et méta-analyses a montré que certains phlébotoniques, notamment la FMFP (Fraction micronisée de flavonoïdes purifiées) et les extraits de Ruscus disposent de preuves scientifiques modérées à élevées quant à leur efficacité pour réduire la douleur veineuse, la lourdeur des jambes, la sensation de gonflement, l’œdème. Les autres produits (hydroxyéthylrutosides, dobésilate de calcium, escine, vigne rouge) présentent des résultats plus hétérogènes, avec un niveau de preuve jugé faible à très faible. Les recommandations américaines vont donc dans le sens d’un intérêt sélectif avec une préférence pour la FMFP (commercialisée en France sous le nom de Daflon®) et le Ruscus (Cyclo-3 Fort®). Les autres veinotoniques peuvent être proposés, mais avec un niveau de confiance scientifique plus limité.
Alors que la France a historiquement largement prescrit ces médicaments, ces analyses américaines récentes confirment qu’au moins certains d’entre eux (MPFF, Ruscus) présentent un véritable intérêt clinique. Cela tend à réhabiliter leur usage, au-delà de la perception de simples « médicaments de confort ». Ce que l’expérience française pressentait, la recherche internationale le confirme désormais. Ce croisement des pratiques justifie l’emploi ciblé de ces molécules dans la prise en charge de l’insuffisance veineuse superficielle.


[1] J Vasc Surg Venous Lymphat Disord. 2023 Aug 29;12(1):101670. doi: 10.1016/j.jvsv.2023.08.011
 

​Les varices en 2025 : des traitements toujours plus innovants

14/5/2025

 

Le traitement des varices a considérablement évolué ces dernières années pour devenir moins invasif, plus rapide et mieux toléré par les patients. Le choix de la méthode dépend essentiellement de l’aspect de la veine (diamètre, sinuosité) et de sa localisation (profondeur, région anatomique).

Aujourd’hui, on distingue deux grandes familles de traitements :
  • Les techniques thermiques,
  • Les techniques non thermiques,
    auxquelles s’ajoutent les approches chirurgicales classiques.

Cet article ne prétend pas être exhaustif, mais propose un panorama clair des principales options thérapeutiques, pour illustrer la diversité des possibilités offertes en 2025. Le choix de la technique reste une décision fondée sur une évaluation médicale clinique et échographique, personnalisée et précise.


1. La sclérothérapie : 
La sclérothérapie est indiquée pour les varices de petit calibre (moins de 5 mm). Elle consiste à injecter un produit sclérosant dans la veine, provoquant sa rétraction progressive.

  • Elle peut être réalisée sous échographie (écho-sclérose)
  • Le produit peut être sous forme liquide ou transformé en mousse grâce à des dispositifs médicaux (sclérothérapie à la mousse).

👉 Attention : il est essentiel que les contre-indications soient respectées tels que : Foramen ovale perméable (FOP) connu, antécédent d’épisode (ou maladie) thrombo-embolique (thrombose superficielle aiguë, thrombose veineuse profonde, embolie pulmonaire, accident vasculaire ischémique), patients présentant un risque élevé de thrombose (thrombophilie familiale), artériopathie oblitérante, affection systémique non contrôlée (diabète de type I, thyréotoxicose, tuberculose, asthme, tumeur, infection systémique, troubles de dyscrasie sanguine, affection respiratoire aigüe, affection cutanée), infection aigüe, antécédent de chirurgie de moins de 3 mois, patients immobilisés ou alités de façon prolongée, allergie à la substance active ou à l’un de ses excipients.


2. Les techniques thermiques endoveineuses : laser et radiofréquence

Ces méthodes consistent à chauffer la paroi de la veine grâce à un laser ou une sonde à radiofréquence, entraînant sa rétraction.
  • Elles nécessitent une anesthésie par tumescence (injection de produit anesthésiant  autour de la veine).
  • Elles sont généralement pratiquées en clinique ou à l’hôpital.
Ces techniques tendent à remplacer progressivement la chirurgie classique, avec de bons résultats cliniques.


3. Les techniques non thermiques : MOCA et colle biologique
  • MOCA (Mécano-Chimique) associe un fil rotatif qui irrite la paroi veineuse à l’injection simultanée d’un produit sclérosant.
  • Cyanoacrylate (colle biologique) consiste à injecter une colle spéciale qui obstrue la veine sans chaleur.


4. Les interventions chirurgicales : éveinages et phlébectomies
  • Éveinage : retrait partiel ou total de la veine malade.
  • Phlébectomies : extraction ciblée de segments variqueux par micro-incisions.
Elles peuvent être associées aux techniques endoveineuses dans une approche combinée.


5. L’innovation de demain : les ultrasons focalisés haute intensité
Les ultrasons focalisés haute intensité (HIFU) représentent une avancée majeure, permettant de traiter certaines varices sans incision, sans cathéter et sans anesthésie. Il s’agit d’une procédure transcutanée, réalisée par application externe sur la peau.

Deux types d’applications :
  • Ultrasons thermiques (ex. : Sonovein)
    → Pulses longs (200 à 400 W), produisant un effet thermique localisé
    → Provoquent la rétraction de la veine avec des résultats encourageants
  • Ultrasons par cavitation (non thermiques)
    → Pulses très courts, puissance supérieure à 1000 W
    → Génèrent des microbulles qui détruisent la paroi veineuse sans chaleur
Ces techniques sont encore en développement, mais elles sont porteuses d’espoir.



Anticoagulation et Covid-19

21/2/2021

 
​Anticoagulation et Covid-19
 
Comme nous l’avions déjà évoqué en juillet 2020, la Covid-19 n’est pas simplement une maladie respiratoire mais elle est associée à des complications vasculaires de type thrombotique générées par une atteinte de l’endothélium des vaisseaux et une activation des facteurs de la coagulation. Il a même été montré par l’équipe du Pr David Smadja de l’HEGP que les marqueurs sanguins de lésions vasculaires ou d’activations de la coagulation (principalement l’Angiopoïétine-2 et l’E-selectine) pouvaient être des facteurs de prédiction de la gravité de la maladie. Cette même équipe vient de publier les résultats d’une étude qui tend à prouver que l’anticoagulation curative chez des patients traités avant l’hospitalisation pour une indication validée était associée à de moindres risques de mortalité ou d’aggravation de la Covid-19 par rapport aux patients dont l’anticoagulation a été introduite durant l’hospitalisation. Cette étude a été mené sur 2848 patients admis 24 hôpitaux français entre le 26 février et le 20 avril 2020. Les résultats de cette étude pourraient amener s’ils sont confirmés par d’autres études prospectives randomisées à réévaluer la stratégie d’introduction des anticoagulants chez des patients présentant des formes modérées  de la Covid-19 et ce dès le diagnostic posé par la positivité du PCR.
 
Quelle est la conduite actuelle quant à l’indication d’une anticoagulation chez les patients présentant une maladie Covid-19 ?
Chez les patients non hospitalisés et ne présentant pas de risque thromboembolique connu, la règle adoptée par l’ensemble des équipes médicales tant européenne qu’américaine est de s’abstenir de toute anticoagulation. En présence de risques thromboemboliques, il est recommandé un traitement prophylactique. La société française de médecine vasculaire (SNMV) considère qu’il y a un risque thromboembolique en présence d’une réduction importante de la mobilité chez un patient associée à un autre facteur de risque tel une obésité, ou un âge supérieur à 70 ans, ou un cancer en cours de traitement, ou un antécédent personnel de maladie veineuse thromboembolique, ou enfin une chirurgie majeure datant de moins de 3 mois.
On peut toutefois recommandé à tous les patients soignés à domicile pour une Covid-19 de marcher s’ils le peuvent, de boire beaucoup d’eau et de porter au mieux une contention  élastique par bas ou chaussettes.
Chez les patients hospitalisés en soins intensifs et de manière générale chez l’ensemble des patients hospitalisés et compte tenu du risque élevé de troubles thromboemboliques, les équipes médicales à travers le monde ont proposé des anticoagulations préventives par HBPM (héparine de bas poids moléculaire).
 
Pour en savoir plus :
-Guide pratique de la maladie veineuse thromboembolique, Ariel Toledano, préface du Pr I.Elalamy, éditions Med-Line, 2019.
-Angiopoietin-2 as a marker of endothelial activation is a good predictor factor for intensive care unit admission of Covid-19 patients, Angiogenesis, mai 2020.
-Anticoagulation prior to hospitalization is a potential protective factor for COVID‐19: insight from a French multicenter cohort study, Journal of the american heart association,  février 2021. https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/JAHA.120.018624

​Brève revue des atteintes vasculaires dans la maladie Covid-19

4/7/2020

 
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Depuis plusieurs mois, l’analyse de dossiers de patients atteints de Covid-19 a permis de constater qu’il ne s’agit pas simplement d’une maladie respiratoire mais qu’il y a bien une incidence vasculaire que l’on retrouve à plusieurs niveaux tant au niveau artériel que veineux ou encore au niveau de la microcirculation chez les malades présentant une pathologie Covid-19.

Les atteintes artérielles et veineuses
Commençons par évoquer les premiers événements décrits à savoir les embolies pulmonaires. Elles sont dues à la formation de thrombose (caillot sanguin) au niveau des artères pulmonaires. Les premiers cas décrits sont ceux de patients hospitalisés en Unité de soins intensifs à Wuhan. Puis, les équipes médicales à travers le monde ont aussi observé des thromboses veineuses profondes et superficielles associées aux embolies pulmonaires mais aussi des thromboses artérielles atypiques chez les malades Covid. Une étude menée par le Pr Dominique Stephan, dans les hôpitaux de Strasbourg sur une durée de trois mois environ (février à mai 2020) a permis de constater que sur les 772 malades atteints de Covid hospitalisés, il y avait 7.8%, soit 60 patients qui ont présenté un événement thrombo-embolique au cours de leurs hospitalisations faisant au total 43 embolies pulmonaires dont quatre associées à une thrombose veineuse profonde. Le risque thrombo-embolique passe à 21.4 % chez les patients qui ont présenté une pneumopathie sévère liée au Covid ayant nécessité une intubation endotrachéale ou une oxygénothérapie à haut débit ou encore une ventilation assistée. La mortalité était plus accrue chez les patients présentant un évènement thrombo-embolique, 35% versus 20% chez les patients n’ayant pas présenté de trouble thrombo-embolique. L’équipe du Pr David Smadja de l’Hôpital Européen Georges Pompidou (HEGP) à Paris a d’ailleurs constaté qu’il y avait  deux biomarqueurs (principalement l’Angiopoïétine-2 mais aussi  l’E-selectine) qui pouvaient être des éléments faisant craindre une complication vasculaire pulmonaire. Les recherches se poursuivent pour comprendre les liens entre les complications vasculaires et l’emballement des réactions immunitaires à travers ce qu’on a appelé l’orage cytokinique.


Les atteintes de la microcirculation
Elles sont représentées par la survenue de pseudo-engelures décrites par la société française de dermatologie à la mi-avril 2020. Elles surviennent en général sur des jeunes patients sans signe de gravité. Il existe aussi des tableaux de livedo liés au Covid-19, mais il faut dire qu’il est pour l’instant difficile de connaitre la nature exacte de la physiopathologie de ces lésions d’autant que de nombreux patients qui les présentent avaient des tests PCR par prélèvements nasopharyngé négatifs. Difficile donc de conclure pour l’instant à une pathologie liée au Covid ou à une symptomatologie en lien avec le confinement. A suivre…
 
Pour en savoir plus :
Guide pratique de la maladie veineuse thromboembolique, Ariel Toledano, éditions Med-Line.

L’épidémie Covid19 aux hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), focus sur la maladie veineuse thromboembolique, Dominique Stephane, and all, La lettre du médecin vasculaire, juin 2020.

Angiopoietin-2 as a marker of endothelial activation is a good predictor factor for intensive care unit admission of Covid-19 patients, Angiogenesis, mai 2020.

Vascular skin symptoms in Covid-19: a French observational study. Bouaziz JD, and all, J.Eur Acad Dermatol Venereol, Avril 2020.
​
Atteintes microcirculatoires cutanées et Covid-19, Sophie Blaise, La lettre du médecin vasculaire, juin 2020.
 
 


Les vertus d’une boisson au chocolat dans l’artériopathie

20/2/2020

 
Les vertus d’une boisson au chocolat dans l’artériopathie


Un essai récent, publié dans la revue Circulation Research de l'American Heart Association dirigé par le Dr Mary McDermott de la Feinberg School of Medicine de la Northwestern University à Chicago a montré que le chocolat chaud améliore le périmètre de marche des patients atteints d’artériopathie.
L’artériopathie entraîne un rétrécissement des artères des membres inférieurs qui se manifeste par des douleurs à l’effort au niveau des mollets ou des cuisses (en fonction de la localisation de l'atteinte artérielle) réduisant progressivement le périmètre de marche des patients. Cette douleur cesse à l’arrêt de la marche ce qui pousse les patients à s’arrêter quelques minutes pour pouvoir continuer leurs trajets. Si l’artériopathie n’est pas prise en charge les douleurs deviendront de plus en plus fréquentes et apparaîtront alors au repos. En France, on compte 800 000 personnes atteintes d’artériopathie. Il est nécessaire d’en faire le diagnostic et de prendre en charge l’ensemble des facteurs de risque vasculaire qui sont souvent associés. Le tabac est une des principales causes, mais il y a aussi le diabète, l’hypercholestérolémie, l’hypertension artérielle. Pour améliorer la symptomatologie douloureuse on recommande de marcher pour développer une circulation collatérale tout en respectant les douleurs générées par l’artériopathie. Cette nouvelle étude proposée par le Dr Mary McDermott a montré l’effet bénéfique sur la marche d’une boisson chocolatée non sucrée à 85% de cacao prise trois fois par jour durant 6 mois. Ce petit essai réalisé sur 44 personnes atteintes d’artériopathie âgées de moins de 60 ans a montré que les personnes ayant bu la boisson chocolatée ont pu marcher jusqu'à 42,6 mètres de plus dans un test de six minutes de marche comparé à ceux qui avaient bu le même nombre de boissons sans cacao. L’équipe de chercheurs ont constaté que ceux qui avaient bu la boisson chocolatée avaient amélioré aussi leurs capacités musculaires par augmentation de l’activité mitochondriale des cellules musculaires.
Le Dr McDermott a conclu que si ces résultats se confirment dans un essai plus large, le chocolat pourrait potentiellement améliorer considérablement la santé des muscles du mollet, le flux sanguin et les performances de marche pour les patients atteints d’artériopathie.




Pour en savoir plus:


https://www.heart.org/en/news/2020/02/14/cocoa-may-ease-walking-pain-from-peripheral-artery-disease


Artériopathie des membres inférieurs, Ariel Toledano, Éditions Estem.



​Dans quel cas, la compression élastique est-elle encore justifiée en post-opératoire?

23/12/2019

 
​Dans quel cas, la compression élastique est-elle encore justifiée en post-opératoire?
 
La place de la compression élastique dans la prévention du risque de maladie veineuse thromboembolique (MVTE) a fait l’objet de plusieurs études ces dernières années afin d’évaluer son réel intérêt. Cette situation est encouragée par l’incidence élevée du risque de phlébite ou d’embolie pulmonaire dans un contexte chirurgical (24% en cas de chirurgie général, 40 à 70%  en cas de chirurgie orthopédique) et qui justifie la mise en route d’un protocole thérapeutique bien établi. Parmi les mesures recommandées, il est proposé une mobilisation précoce du patient, la mise en route d’un traitement anticoagulant  à dose préventive (HBPM, fondaparinux, AOD) en y  associant une compression médicale (élastique ou mécanique). La compression élastique correspond au port de bas ou à l’application de bandes, elle agirait en réduisant le volume veineux de la jambe. La compression mécanique est réalisée par des dispositifs de pressothérapie avec compression pneumatique intermittente qui agirait en augmentant la fraction de sang éjectée dans les axes veineux du pied et du mollet. Cette dernière technique est moins répandue en France où la compression élastique reste plus utilisée. Il faut noter que le dispositif à compression pneumatique intermittente est plus couteux que l’acquisition d’une simple paire de bas ou de bandes. Les études sur la compression s’exposent à plusieurs problèmes, le degré de compression n’est souvent pas certifié dans les études et il est très souvent en dessous des chiffres recommandés pour une prévention efficace. Par ailleurs, il est manifestement plus difficile de réaliser des études contrôlées sur les appareils de pressothérapie étant donné le nombre varié de modèles.
 
Le choix du protocole prophylactique s’envisage en fonction du niveau de risque du patient (intermédiaire ou élevé) et du type d’intervention prévue (chirurgie à faible ou à haut risque). Les récentes recommandations de l'ESA (European Society of Anesthesiology) publiées dans l'EJA (European Journal of Anesthesiology) en 2018 ont de quoi surprendre un praticien français puisqu’elles tendent à préférer l’utilisation d’une compression mécanique voire à déconseiller une compression qu’elle qu’en soit la méthode dans les cas de patients ne présentant pas de risque de MVTE. Ainsi, on peut y lire dans les recommandations de l’ESA qu’il est déconseillé d’utiliser une compression élastique seule sans prophylaxie pharmacologique dans la prévention de la MVTE chez les patients à risque intermédiaire et élevé. Pour ces mêmes patients mais qui présentent des contre-indications pour la prophylaxie pharmacologique, il est recommandé l'utilisation de la prophylaxie mécanique à type d’une compression pneumatique intermittente. Cependant, pour les patients sans risque de MVTE mais recevant une prophylaxie pharmacologique, il est déconseillé d’utiliser une compression médicale systématique. Chez certains patients à très haut risque, une prophylaxie mécanique et pharmacologique combinée est recommandée et il est suggéré une compression mécanique plutôt qu’une compression élastique. En France, les recommandations de l’HAS ne vont pas dans ce sens puisque seule la compression élastique (bas ou bandes) est recommandée et qu’elle est associée à un anticoagulant en fonction du niveau de risque du type de chirurgie envisagée. Il est étonnant de constater que l’ESA va jusqu’à déconseiller le port d’une contention en cas d’absence de risque? En quoi est-il nécessaire d’aller jusqu’à déconseiller le port d’une compression ? A quel risque on expose le patient? Cette situation est parfaitement exposé par le Dr Didier Rastel qui explique dans un article dans la revue STV (Sang Thrombose Vaisseaux, 2019, Volume 31, Numéro 1) publié en avril 2019 : « Recommander de ne pas utiliser la compression reviendrait à reproduire les excès d'autrefois, c'est-à-dire s'appuyer sur l'argument d'autorité qui jusqu'à présent a été abandonné au bénéfice de la médecine par les preuves, médecine qui se voulait « plus scientifique ». On devrait donc recommander de ne rien recommander, de laisser au médecin mais aussi au patient ou à leur famille (à aucun moment les recommandations ne mentionnent la place de la préférence du patient), le choix de sa protection antithrombotique par compression en présentant les faits, mais tous les faits. » Il est ainsi dommageable que toutes ces recommandations qui ne se fondent qu’exclusivement sur des études randomisées avec les biais qui peuvent y découler, entretiennent une réelle confusion des esprits qui peut être préjudiciable pour les patients à terme.
Affaire à suive….
 
 
Références bibliographiques:
 
https://www.gemmatthrombose.fr/wpcontent/uploads/2018/02/European_guidelines_on_perioperative_VTE-mechanical-prophylaxis-2017.pdf
 
https://www.researchgate.net/publication/332221885_Place_de_la_compression_medicale_dans_la_prevention_de_la_maladie_thrombo-embolique_veineuse
 
 
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2010-12/fiche_de_bon_usage_-_compression_medicale_en_prevention_de_la_thrombose_veineuse.pdf
 
 

​La Food and Drug Administration (FDA) vient d’élargir les indications du Rivaroxaban (Xarelto) dans la prévention primaire de la maladie veineuse thrombo-embolique (MVTE)

25/10/2019

 
​La Food and Drug Administration (FDA) vient d’élargir les indications du Rivaroxaban (Xarelto) dans la prévention primaire de la maladie veineuse thrombo-embolique (MVTE)
 
Les nouveaux anticoagulants oraux qu’on appelle les AOD (anticoagulants oraux directs) s’inscrivent de plus en plus dans la prise en charge à tous les stades de la maladie veineuse thrombo-embolique. En France, la prévention primaire est limitée  aux patients ayant bénéficié d’une intervention chirurgicale pour pose d’une prothèse de hanche ou du genou. Aux Etats-Unis, le Rivaroxaban vient d’obtenir (octobre 2019) l’extension de son indication dans la prévention primaire chez les patients hospitalisés pour une affection médicale (insuffisance cardiaque, respiratoire, AVC, pathologie infectieuse ou inflammatoire…) et qui présentent un risque de complications thromboemboliques. Cette nouvelle indication pour le Rivaroxaban aux USA va surement s’étendre aux autres molécules des AOD et suivre en France. Elle sera alors une alternative intéressante aux classiques injections d’héparines de bas poids moléculaires (HBPM) ou de Fondaparinux qui sont proposées actuellement. 
Pour en savoir plus: Guide pratique de la maladie veineuse thromboembolique, synthèse des recommandations les plus récentes, éditions Med Line. 
​https://www.med-line.fr/catalogue/guide-pratique-de-la-maladie-veineuse-thromboembolique/
 
 

​Qu’en est-il du risque de phlébites lors de la mise en route d’un traitement hormonal de la ménopause (THM) ?

7/9/2019

 
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​Qu’en est-il du risque de phlébites lors de la mise en route d’un traitement hormonal de la ménopause (THM) ?

Le traitement hormonal de la ménopause (THM) est composé de l’association d’estrogènes et de progestérone. Il est administré par voie orale ou transdermique, et de manière continue ou séquentielle. Il a longtemps été considéré comme un bon moyen de prévention du risque cardio-vasculaire, mais en 2002, les données issues de la Women Health Initiative (WHI) et de la Heart and Estrogens/progestin Replacement Study (HERS), ont remis en cause cette idée, en prétendant que le THM augmentait le risque de complication cardiovasculaire. Qu’en est-il du risque de phlébites?
 
Les dernières études notamment celles d’équipes françaises (ESTHER et E3N) ou encore l’étude plus récente de Vinogradova publiée dans le BMJ en 2019 montrent que le risque dépend du mode d’administration des estrogènes. L’ estradiol naturel par voie transdermique n’augmente pas le risque veineux thromboembolique contrairement aux œstrogènes par voie orale dont le risque relatif est de l’ordre de 2. La progestérone micronisée de son côté n’augmente pas le risque par rapport aux progestatifs de synthèse. L’innocuité de la voie transdermique des estrogènes est de plus en plus confirmée, mais il faut garder à l’esprit que quel que soit le type de THM, il est nécessaire  que le médecin  prescripteur évalue avec minutie les facteurs de risques vasculaires pour proposer une solution  parfaitement adaptée à chaque femme.
 
Pour en savoir plus: 
Guide pratique de la maladie veineuse thromboembolique, Synthèse des recommandations les plus récentes, Dr Ariel Toledano, Préface du Pr Ismail Elalamy, éditions Med Line. 
http://www.med-line.fr/catalogue/guide-pratique-de-la-maladie-veineuse-thromboembolique/
https://www.bmj.com/content/364/bmj.k4810



Quels sont les signes d’une insuffisance veineuse superficielle (IVS) et quand faut-il consulter ?

1/6/2019

 
Quels sont les signes d’une insuffisance veineuse superficielle (IVS)?
​

L’insuffisance veineuse superficielle appelée chez les anglo-saxons « chronic vein disease » est due à un mauvais retour du sang vers le cœur. Elle est  la conséquence  d'une fragilité accrue des parois veineuses qui sont dotées de valvules qui deviennent de moins en moins efficaces pour empêcher le sang qui remonte dans les veines de redescendre du fait de la pesanteur. 
 
Photo


En France, une femme sur deux et un homme sur quatre sont atteints de la maladie. Au total, près de 18 millions de personnes. Ces chiffres  en font  un enjeu majeur de santé publique.
 

L’un des signes les plus répandus est la sensation de jambes lourdes. Cette sensation est d’ailleurs majorée en période estivale ou quand il fait chaud car la chaleur accentue la dilatation des parois veineuses et diminue ainsi le retour du sang vers le cœur. Plusieurs signes sont retrouvés: douleurs, impatiences , lourdeurs, œdèmes, gonflements, démangeaisons, apparition de varicosités, de veines bleues, de varices, voire dans des cas plus évolués d’une dermite avec risque d’ulcération cutanée.
Mais, une des particularités de l’insuffisance veineuse superficielle (IVS) c’est aussi le fait qu’il n y ait pas un signe pathognomonique de cette pathologie.
Tous les signes décrits doivent orienter vers le diagnostic. Mais, il  convient d’aller consulter un médecin vasculaire qui réalisera un examen clinique complété d’un écho-doppler qui permettra de poser avec certitude le diagnostic.Il est important de prendre les bonnes mesures  pour soulager les symptômes qui peuvent avoir un retentissement important sur la qualité de vie du quotidien. La prise en charge précoce de l’insuffisance veineuse superficielle permettra d’apporter des réponses efficaces aux symptômes décrits et évitera les risques de complications.
 
.
 
Quand faut-il consulter ?
 
Si vous répondez au questionnaire suivant et que vous avez un score supérieur à 9, il est recommandé de consulter, s'il est supérieur à 15, il faut impérativement consulter.
 
1. Quel est votre âge ?
- entre 15 et 30 ans                     1
- entre 30 et 50 ans                     2
- plus de 50 ans                           3
 
2. Avez-vous des antécédents familiaux de varices ?
- non                                              0
- un parent                                    1
- les deux parents                        2
 
 
 
3. Combien avez-vous mené de grossesses à terme ?
- aucune                                        0
- 1 ou 2 grossesses                     1
- plus de 2 grossesses                2
 
4. Prenez-vous la pilule ou un traitement hormonal substitutif de la ménopause ?
- non                                              0
- oui                                               1
 
5. Votre métier vous oblige-t-il à rester debout ou assise d’une manière prolongée ?
- non                                              0
- oui, 4 heures par jour                1
- 8 heures par jour                       2
 
6. Faites-vous du sport (marche, natation, bicyclette, gymnastique…) ?
- non                                              2
- occasionnellement                    1
- régulièrement                             0
 
7. Avez-vous les jambes lourdes ?
- non                                              0
- oui, en fin de journée ou quand il fait chaud     1
- en permanence                          2
 
8. Avez-vous les jambes qui enflent ?
- non                                              0
- oui, en fin de journée ou quand il fait chaud     1
- en permanence                          2
 
 
9. Des vaisseaux sont-ils visibles sur vos jambes ?
- non                                              0
- des petites varicosités              1
- des veines bleues dilatées       2
- des varices                                 3
 
10. Avez-vous une bonne hygiène de vie ?
- vous fumez moins de 10 cigarettes par jour            1
- vous fumez 10 à 20 cigarettes / jour                         2
- vous avez un surpoids de 5 à 10 kg                           1
- vous avez un surpoids de plus de 10 kg                    2
 
 


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